vendredi 19 août 2011

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Les flammes des bougies sont pleines de diamants

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Par Tristan Vey Mis à jour | publié Réactions (23)
Le professeur Zhou devant une bougie, dans son laboratoire de l'université de Saint-Andrews.
Le professeur Zhou devant une bougie, dans son laboratoire de l'université de Saint-Andrews. Crédits photo : Alan Richardson/Alan Richardson Pix-AR.co.uk
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Il s'en formerait plus d'un million et demi par seconde d'après le professeur Wuzong Zhou, de l'université écossaise de Saint-Andrews.

«Quel diamant pourrait briller ainsi ?» Dans une conférence de 1860 intituléeL'histoire chimique d'une bougie, le célèbre scientifique Michael Faraday avait choisi cette formule poétique pour célébrer la beauté de cette flamme. Il était alors bien loin de se douter que cette dernière cachait justement des millions de minuscules diamants. C'est un professeur de chimie de l'université de Saint-Andrews, en Écosse, Wuzong Zhou, qui en a apporté la preuve. D'après ses travaux, révélés par son université jeudi et publiés dans Chemical Communications, il s'en formerait même plus d'un million et demi chaque seconde, tous invisibles à l'œil nu - ils mesurent en moyenne 3 millièmes de micron.

Le chercheur avait été mis au défi par un collègue qui pensait que personne ne pouvait savoir de quoi était constituée la flamme d'une bougie. «Je lui ai dit que la science serait capable de tout un jour ou l'autre et je me suis mis au travail», se rappelle-t-il. Il a alors mis au point avec un assistant une nouvelle technique d'échantillonnage qui lui a permis de prélever pour la première fois des particules situées au cœur de la flamme.

Fabriquer des diamants par combustion ?

A sa grande surprise, il a alors découvert que les quatre formes du carbone étaient présentes : du graphite (un empilement de «feuilles» d'atomes), des fullérènes (molécules sphériques, ellipsoïdes ou cylindriques), du carbone amorphe (agrégats désordonnés) et les fameux diamants (cristaux parfaits). «C'est une grande surprise car toutes ces types de carbone se développent d'habitude dans des conditions très différentes», explique-t-il.

Malheureusement, les millions de nano-diamants qui sont produits dans le processus de combustion sont rapidement brûlés. Ils ne peuvent donc pas être massivement récupérés par les industries friandes de ce matériau aux capacités mécaniques étonnantes. Le professeur Zhou estime toutefois que sa découverte devrait apporter de nouveaux éléments aux chercheurs qui travaillent sur la synthèse de diamants par combustion, un champ d'investigations naissant. Cette méthode pourrait en effet constituer une alternative économique aux techniques actuelles de fabrication de diamants artificiels , très coûteuses.

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Par Tristan Vey
Journaliste web, lefigaro.fr

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